Née à Amiens, Germaine Dulac se passionne pour le journalisme et le féminisme et collabore à la Fronde, journal féministe fondé par Marguerite Durand. En 1915, elle se tourne vers le cinéma et réalise, grâce à l’argent de son mari, les Soeurs ennemies, mélodrame historique. En 1917, sur le tournage d'Âmes de fous, elle fait la rencontre du cinéaste et critique Louis Delluc, dont l'influence sera déterminante. Elle se lance alors dans le cinéma d'avant-garde. Les recherches esthétiques prennent le pas sur l'exposition du récit et le jeu des acteurs. Représentante de ce qu'on appelle parfois le cinéma «impressionniste», elle multiplie les déformations de l'image, les flous et surimpressions, les mouvements virtuoses de la caméra et les effets de montage, pour réaliser un cinéma d’art qui tienne son rang parmi les autres formes artistiques. La Fête espagnole (1919), la Mort du soleil (1921), la Souriante Madame Beudet (1923) ou le Diable dans la ville (1924) sont des exemples accomplis de ce style esthétisant. En 1927, elle réalise la Coquille et le Clergyman, sur un scénario d’Antonin Artaud. Artaud et les surréalistes détesteront ce film, jugé profondément vain, et cette polémique entravera durablement la carrière de Dulac. Elle se détourne de la réalisation à l'arrivée du cinéma parlant.
Germaine Dulac was the first feminist filmmaker and a key figure in the development of the French Avant Garde cinema of the '20s. In the early 1900s, she had been a photographer and writer in two feminist journals, La Fronde and Le Francaise. After World War I she, intrigued with film, began Delia Film, her own production company. Her first films were standard melodramas. In 1917, she and theoretician Louis Delluc teamed up to begin the French avant-garde movement, which is also called French Impressionism. Dulac was the center of the French Impressionism comprised of intellectuals and filmmakers devoted to promoting film as the 'seventh art.' She was fascinated with movement and her abstract films reflect this. She attempted to create a style that she dubbed 'the integral film... a visual symphony made of rhythmic images.' La Coquille et le Clergyman (1927) is her best example of integral film. In addition to abstract images, Dulac was also known for her abiding commitment to feminist issues as can be seen in her more traditional, and best-known film La Souriante Madame Beudet (1923).
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