
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
Puis les portes de la grande salle s'ouvriront en musique avec le groupe pop rock Dun Leïa, un duo de deux jeunes normandes aux voix suaves et envoûtantes. Elodie et Karen ont en l'espace d'un an sillonné la France et ces différents festivals de musique, sorti un premier album et fait la première partie de Beverly Jo Scott notamment. Pour l'ouverture du festival, elles interpréteront rien que pour nous leurs mélodies rythmées dont elles sont également auteures et compositeures, et cela en live intégral acoustique. Parce qu'après tout, on le vaut bien !
Tout au long de ces cinq jours vous pourrez comme à l'accoutumée échanger vos points de vue avec d'autres femmes et tenter de faire avancer le schmilblik grâce aux discussions animées et constructives dont les lesbiennes ont le secret, en présence de nombreuses réalisatrices et de personnalités de la vie publique lesbienne. Mais rien ne vous empêche évidemment de continuer vos discussions à la cafétéria autour d'un verre ou d'un sandwich voire d'un plat chaud mitonné par nos petits cordons bleus qui se démènent pour faire frissonner vos papilles gustatives du matin au soir.
Finalement, le vendredi soir à partir de 23h, juste après avoir dégusté la séance Q ou une tarte aux poireaux pour celles qui préfèrent, rendez-vous toutes sur la piste de danse à l'occasion de la soirée Cineffable « Attractive » organisée cette année en collaboration avec la Chocha, la nouvelle reine des nuits lesbiennes déjantées. Afin que vous puissiez vous défouler jusqu'à l'aube, nous vous avons concocté une soirée plus attrayante que jamais avec installation multimédia, relookage de la salle, 3 nouvelles DJs aux platines, et des surprises encore et toujours.
Mais attention, le lendemain, pas question de traîner au lit car le festival continue et il ne vous reste plus que le week-end pour voir tous les films. Alors la gueule de bois ce sera pour plus tard, un tube de Juvamine et ça repart. D'autant qu'après la séance du samedi soir, les différents lieux lesbiens de la capitale vous attendent de pied ferme pour finir la nuit. Allez hop, on enchaîne !
Finalement, pour celles qui n'auraient pas eu le temps de tout voir, et oui malheureusement il y en a, ne ratez pas la séance de clôture du dimanche réunissant les coups de cœur de l'équipe, histoire d'avoir un petit rappel de ce qui s'est passé avant de nous dire au revoir (mais qu'est-ce que ça passe vite dis donc...).
Bref, il nous reste à vous dire merci. Votre satisfaction est la meilleure des reconnaissances et notre principale motivation pour recommencer chaque année cet exercice de haute voltige pour n/votre plus grand plaisir. Alors à l'année prochaine, nouveau lieu, nouveaux films, nouvelles filles, nouvelle histoire...
Voilà, voilà... ! Notre défi annuel est de retour : non seulement il faut trouver les films, monter les séances, préparer la grille, organiser la billetterie, organiser la fête... mais pire encore, il faut vous présenter tout ça : résumer quelques 70 films en provenance de 20 pays différents, parler des plus prestigieux, sans oublier les petits qui comptent tout de même, les expérimentaux, les docus... et les à-côtés.
Commençons par les à-côtés justement. Cette année va vous étonner, vous laisser pantelantes... À voir : un show, un vrai, direct live, avec projection de 101 extraits de films lesbiens (les 101 films lesbiens, sans aucun rapport avec une célèbre histoire de chiens tachetés), assortis de commentaires pertinents, drôles, politiques, caustiques, pédagogiques. Le sujet ??? Le SEXE, dans tous ses états. Un spectacle forcément américain, présenté en exclusivité et pour la première fois en France par sa conceptrice : Laura Weide, (sur sa bio il y a marqué "sex educator"). Ouahh ! Toutes en scène pour le Lesbian Porn !!!
Des fictions pour parler de sujets d'actualité, ou pour rêver... Chutney Popcorn de Nisha Ganatra, avec plusieurs histoires en une : celle d'un couple de femmes en désir d'enfant, mais d'un couple mixte : l'une est indienne, l'autre américaine et pas tout à fait prête à vivre la grossesse de sa copine. Quant à Desi, dans Desi's Looking for a New Girl de Mary Guzmán, avec la génialissime Desi del Valle, la voilà célibataire et envahie par les doutes et les soucis de l'après-rupture. Et puis Lost and Delirious, le dernier Lea Pool : ça se passe dans un pensionnat de jeunes filles et que pensez-vous qu'il arriva ? Il faut citer aussi le très joli moyen métrage taïwanais de Jofei Chen, Incidental Journey. The Girl enfin, réalisé par Sande Zeig, adaptée d'une nouvelle de Monique Wittig, où une belle jeune femme, La Peintre, succombe au charme de La Fille, une chanteuse qu'elle rencontre dans une boîte de nuit parisienne.
Des documentaires comme s'il en pleuvait
Cette année on a fait le plein d'images documentaires. My Left Breast par exemple : Gerry Rogers, la réalisatrice connue pour son engagement féministe et lesbien, filme son propre parcours alors qu'elle vient de subir une mastectomie. Argh !!! Quelle horreur direz-vous ? Vous aurez tort, ça n'est pas triste du tout, plein d'humour, d'amour et d'amitié. Tout comme Southern Comfort de Kate Davis, où le cancer frappe au bas ventre. Un cancer de l'utérus chez un transsexuel, voilà qui ne rend pas l'accès aux soins facile, surtout aux États-Unis... Militant, le documentaire l'est assurément quand il est réalisé par Pratibha Parmar, nous présentons cette année une mini rétrospective avec Flesh and Paper, un portrait de Suniti Namjoshi, écrivaine et poète lesbienne, ou encore A Place of Rage, sur les Africaines-Américaines, dont Angela Davis, June Jordan et Alice Walker.
Des films pour aborder des thèmes très très actuels : le genre, les genres, le radicalisme politique et le terrorisme avec Out: the Making of a Revolutionary de Sonja de Vries et Rhonda Collins, qui signe également We Don't Live Under Normal Conditions, un film témoignage qui s'interroge sur la dépression : et si c'était la société qui était un peu malade ? Militantes aussi les Brésiliennes, Mônica Sucupira et Tika Tirilli, qui proposent A felicidade nunca está escondida dans le cadre d'une prévention Sida adressée aux lesbiennes. Plus léger, la musique avec For the Love of Rock, de Lydia Allen ou encore Kings, prestation pour rire des drag kings de Montréal filmée par Colleen Ayoup.
Et les courts courent toujours ?
Bien sûr, c'est ça le privilège d'assister à un festival : voir de petits bouts de films que l'on ne voit nulle part ailleurs. Beaucoup évoquent la difficulté de vivre son homosexualité en famille, face gaie avec American Slices, de Shannon Halwes ou pile douloureux avec Dear Mom and Dad, un expérimental de Sharon Sliwinski ou encore Passengers de Francine Zuckerman. Et puis les courts, c'est aussi l'occasion de découvrir le travail de réalisatrices de cultures différentes. 17 ½, c'est l'histoire d'une jeune fille de 17 ans et demi, réalisée par une réalisatrice qui, tiens justement !... a 17 ans ½. Elle s'appelle Monica Lee et est hongkongaise. Mais cette année, nous accueillerons également la Hongrie, les Philippines, la Slovaquie, Israël, le Japon, Taïwan... une vingtaine de pays au total.
Et les débats alors ?
Et puis le festival ne serait pas vraiment le festival sans ses espaces de rencontres-discussions. L'année dernière, le thème des violences au sein du couple lesbien a attiré près de 200 femmes. Nous avons donc pensé qu'il serait intéressant de proposer à nouveau une discussion sur ce sujet autour des films Rancour et Helpless Maiden Makes an 'I' Statement. La question butch/fem sera également évoquée après la séance Questions de genre. La réalisatrice de À la découverte de Mama Cash viendra parler de cette association de femmes en faveur des femmes. Un débat sur la place des minorités et leurs luttes suivra Out: the Making of a Revolutionary, sans oublier la rencontre avec la réalisatrice du film Amazones 2000, Florence Fradelizi.
La Commission Programmation 2001